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Discours du Secrétaire Général du Budget, représentant le Ministre d’Etat de l’Economie et des Finances et du Ministre Délégué au Budget

Discours Sanoussy Dabo

Excellence Monsieur le Ministre d’Etat à la Justice ;

Monsieur le Ministre de la sécurité et de la réforme des services de Police ;

Monsieur le Ministre Délégué à la Défense Nationale ;

Excellence l’Ambassadeur de la République Française en Guinée ;

Monsieur le Conseiller en Réforme du Secteur de la Sécurité de l’ONU auprès de la Guinée;

Monsieur le Secrétaire Général à la Sécurité ;

Monsieur le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale, Général BALDE

Mesdames et Messieurs les fonctionnaires de l’Ambassade de France ;

Mesdames et Messieurs les représentants des pays frères Africains ;

Mesdames et Messieurs les cadres des différents départements ministériels ;

Mesdames, Messieurs tous protocoles observés ;

Mesdames et Messieurs ;

La Guinée et la France organisent à Conakry, les 16 et 17 octobre un séminaire régional consacré à la lutte contre le trafic de cocaïne en Afrique de l’Ouest.

Le trafic de drogue a pris une importance inquiétante en Afrique de l’Ouest, où entre 20 et 40 tonnes de cocaïne transiteraient chaque année. Pour aider nos partenaires à répondre à cette menace, le Ministère des Affaires Etrangères Française a mis en place un programme d’Appui à la Lutte contre le trafic de Cocaïne en Afrique de l’Ouest (ALCAO). Le séminaire de Conakry en marque officiellement le lancement.

Mesdames et Messieurs,

Doté d’un budget de 1,6 million d’euro, ALCAO est financé par le Fonds de Solidarité prioritaire du Ministère des Affaires Etrangères. Il apporte un soutien à sept pays (Bénin, Cote d’Ivoire, Guinée, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sénégal et Togo) pour des actions dans les domaines de la justice, des douanes et de la sécurité intérieure. ALCAO prévoit notamment d’appuyer la création de structures de lutte contre le blanchiment, de saisie des avoirs criminels et de gestion des biens confisqués. Il vise également à renforcer les capacités des services d’enquête et à soutenir la coopération régionale et internationale contre le trafic de drogue.

Aux côtés des sept Etats concernés par ce programme, le séminaire réunira des représentants du groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie et de l’organisme de lutte contre le blanchiment[1].

Mesdames et Messieurs,

La Guinée, comme les autres pays de la sous-région, est vulnérable à la menace que constituent le crime organisé et le trafic de drogue, notamment la cocaïne qui y transite en provenance d’Amérique Latine, et à destination des pays européens. Les réseaux criminels profitent de l’Afrique de l’Ouest, de la porosité des frontières, de la fragilité des Etats et des faiblesses des institutions de sécurité.

La République de Guinée est touchée par cette menace comme en témoigne la découverte en juillet 2009 par les autorités guinéennes de grandes quantités de précurseurs chimiques de drogue ainsi que les équipement utilisés dans la fabrication de l’ecstasy et de la cocaïne raffiné. La région était connue jusque là comme étant une zone de transit, et non lieu de production autre que le cannabis. Par ailleurs, il convient de noter que les signes inquiétants permettent d’affirmer que la consommation s’installe également dans la sous-région. Si le cannabis a toujours été consommé en Afrique, la consommation de la cocaïne, mais également du crack se développe. En outre, la présence probable de laboratoires clandestins de drogues de synthèse en Afrique de l’Ouest rend la situation encore plus préoccupante.

La situation géographique de la Guinée et de ses proches voisins (Libéria, Sierra Leone, Guinée-Bissau, Cote d’Ivoire, Mali et Sénégal) avec des longues côtes et des frontières étendues rend la lutte contre la criminalité transnationale organisée et le trafic de drogue plus difficile.

Mesdames et Messieurs,

Par son positionnement le long des frontières, ses missions et ses pouvoirs juridiques, les services de douane jouent un rôle stratégique dans la lutte contre le trafic de cocaïne.

Jusqu’aux années 2007 et 2009, la Douane a effectué de nombreuses saisies portant sur de la cocaïne. En 2012, un passeur en possession de 22 kg de cocaïne au départ pour l’Europe a été interpellé.

D’autres structures à compétence nationale ou spécialisées ont également vocation à lutter contre ce trafic. Il s’agit notamment de la Direction du Renseignement et des Enquêtes Douanières, de la Brigade Mobile Nationale et de la Brigade Régionale de Surveillance de Conakry.

Bien que la Douane ait pour mission essentielle la perception des recettes fiscales, d’autres initiatives tendent à renforcer le volet mission sécurité et lutte contre les trafics. On peut ainsi citer :

-       la création d’une cellule de ciblage à l’aéroport de Conakry ;

-       la prise en charge du contrôle de l’aviation privée qui constitue un vecteur à risque important en matière de trafic ;

-       la création d’un fichier régional du renseignement maritime ;

-       l’amélioration des conditions techniques d’intervention avec la fourniture de kits d’identification des produits.

Toutefois, face à l’inventivité des trafiquants qui bénéficient de moyens à la fois importants et de plus en plus sophistiqués, des évolutions nombreuses restent à conduire. Il s’agit pour l’essentiel :

-       de former et identifier une véritable filière d’agents de brigade chargés de la lutte contre les trafics ;

-       d’équiper ces agents pour leur permettre de faire face aux trafiquants ;

-       de développement le renseignement ;

-       d’adapter le Code des Douanes à l’évolution des trafics (prise en charge de la visite intra corpore par exemple) ;

-       de judiciariser les procédures douanières ;

-       d’orienter de façon générale l’action de la douane vers sa mission sécuritaire dans la mesure où la montée en puissance du fléau lié au trafic de cocaïne constitue une menace pour la santé des populations, la démocratie, la sécurité et la paix. Bref, elle constitue une réelle menace pour le développement durable de nos Etats fragiles.

Mesdames et Messieurs,

Prenons-en garde en restant mobilisés constamment dans la lutte contre ce crime organisé qui détruit de manière irréparable l’homme dans sa santé physique et mentale et désarticule les systèmes de production et financier des nations.

Je vous remercie.

Sanoussy DABO

Secrétaire Général du Ministère Délégué au Budget


M. Sanoussy Dabo

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