VOTRE SOLUTION WEB PROFESSIONNELLE



 Rechercher

Rechercher sur le site :

 


 S'abonner aux analyses économiques

En inscrivant votre email, vous recevez gratuitement les bulletins d'information et d'analyses économiques et financières du site :

 

Pour vous desinscrire cliquez ici




 Visiteurs uniques

Visiteurs au total : 236673
Visiteurs d'aujourd'hui : 234
Visiteurs en ligne : 14



Histoire de Kankan: De sa fondation jusqu'à l'avènement de l'érudit Cheick Fantady Cherif (Framoi BERETÉ)

ville-kankan-histoire

A l'origine la ville de Kankan était une bourgade au nord du fleuve sous les baobabs à l'emplacement actuel de l'Inspection des Affaires Administratives, en amont du pont [sur le fleuve Milo]. Elle fut fondée il y a environ 300 ans par les Malinké Mory (Malinké-Marabouts) de race Sarakolé et dont l'ancêtre, Abdouramane Kaba ou Mouramani, serait venu de Diafounou près de Nioro (Soudan Français, aujourd'hui la République du Mali).Cet ancêtre s'installa à Diankana (village qui se trouve à environ 20 kilomètres sur la route de Siguiri, où il fut rejoint plus tard par sa soeur Mariamagbe Kaba, une Sainte invoquée de nos jours.

Les descendants d'Abdouramane Kaba fondèrent le village de Bankalan (environ 28 kilomètres sur la route de Siguiri) d'où l'un d'eux, Daouda Kaba, créa un hameau de culture pour ravitailler son frère Fodé Mamadouba Kaba. Ce frère lui avait conseillé de faire son lougan en amont du village sur le Milo pour pouvoir descendre facilement la récolte sur le fleuve

En dehors des périodes de culture et de récolte Daouda était constamment occupé à couper le genre de roseau appelé « Malinké « Kan » ou « Xan-Xan », qui pousse dans la plaine des rivières et avec lequel on tresse le « secco » fermeture de la porte des cases. On en fait également des haies et d'autres usages domestiques. C'est de cela que Kankan, alors hameau de culture, aurait tiré son nom. Plus tard, un Marabout, Kabadinè dit Kabinè (le futur M'Bemba Alpha Kabinè) lisant dans l'avenir demanda à ses frères aînés l'autorisation d'aller s'installer avec ses talibés dans un endroit peu éloigné du bourg. Il y créa un petit hameau. Peu de temps après, il fut rejoint par ses proches et, gagné par les charmes du lieu et sous la puissance occulte du futur Saint Homme, les gens vinrent de partout grossir la petite agglomération.

Celle-ci ne tarda pas à s'étendre jusqu'à atteindre la bourgade. Une Mosquée fut construite près de la case du Fondateur du nouveau village. Cette case existe de nos jours à l'Ouest de la Mosquée en reconstruction.
Le Marabout Kabadinè, entièrement consacré à l'islamisme, ne voulut pas se marier. Un jour, il révéla qu'il n'aurait pas d'enfant et que les générations futures de la Cité seraient considérées comme sa descendance. C'est pour cela que chacun dans les pays Malinké le surnomma plus tard « M'Bemba » (mon ancêtre ou mon Grand-père).

A sa mort, « M'Bemba » fut inhumé selon ses dernières volontés, dans le petit cimetière du village, près de la tombe de son frère aîné, à l'emplacement qu'il s'était choisi. Un arbre inconnu poussa sur sa tombe.

Quand les habitants dirent que cet arbre était un « Doubalé ». un « Doubalé » authentique poussa à ses pieds. L'on crut ensuite que c'était un « Séré », aussitôt un vrai « Séré » poussa à 5 mètres. Ses feuilles et ses fruits ne laissèrent aucun doute sur sa dissemblance avec le premier arbre. Mais le « Doubalé » comme le « Séré » constituèrent le sous-bois de l'arbre sacré et pas une de leurs feuilles n'a encore tenté de passer à travers, ni à côté du feuillage de l'arbre protecteur.

Toutes leurs ramures sont dirigées vers l'Ouest comme par la main d'un homme ingénieux. A 10 mètres de l'arbre sacré a poussé un beau « Ninkon » (prunier exotique) sur la tombe de Karamoko Sidiki, le père du Cheik Mohamed Chérif.

Actuellement une muraille de pierre, à la fois imposante et élégante, entoure l'arbre sacré sur une superficie de 40 mètres de côté. Cette muraille, haute d'environ 2 mètres, est surmontée de tessons de bouteilles pour empêcher l'escalade des gamins attirés par les fruits du Ninkon. La porte d'entrée, à battants majestueux et originaux, est obligeamment ouverte aux visiteurs par le Conservateur du lieu.
Daouda Kaba, eut un fils unique nommé Fodé Mamoudouba Kaba dit « Fode Toman », ce qui, en Malinké, veut dire homonyme de Fode (Fode Mamoudouba). Fode Toman eut à son tour quatre fils dont les descendants donnèrent naissance aux quatre quartiers actuels de Kankan:.

Timboda, qui tire son nom de Timbo, résidence des Almamy du Fouta, qui ont entretenu de bonnes relations avec les Kaba de Kankan, notamment avec Alpha Kabine, Manfing Kaba, grand-père du célèbre Karamoko Talibi « Maire Indigène » de Kankan de nos jours, Alpha Mamoudou Kaba, père de Karamoko Mory Kaba, un Saint-homme mort en 1916 et grand-père du Chef actuel du Canton de Baté, Alama Amadou Kaba.
Kabada, probablement en souvenir de Kaaba, dernière Capitale de l'empire de Mali sur le Niger au Soudan.
Banankoroda (sous le fromager).

Salamanida: voisinage de la mare Salamani, qui se se trouvait à l'est de la cité. Lorsque Kankan fut assiégé par les troupes de l'Almamy Samory, Karamoko Dai Kaba, l'un des fils d'Alfa Mamoudou, alla au devant d'Archinard, à Ségou, et la ville fut occupée par l'Armée française en 1891.

Au point de vue religieux, Kankan doit son rayonnement actuel au Cheick Mohamed Chérif dit « Le Chérif ». Le Chérif, décédé le 8 septembre 1955, était certainement de son temps le Marabout le plus populaire et le plus vénéré de la Guinée et des Territoires voisins. Son ancêtre, Chérif Lamine, un Arabe, est venu de la Mauritanie pour rendre visite aux Marabouts locaux en propageant les litanies de « Qadria ».

Son fils, Alkaly Mahamoud, était versé dans les sciences juridiques et assura de ce fait les fonctions de juge à Kankan. C'est probablement de lui que parle René Caillié dans sa relation de voyage à Tombouctou.

Son fils, Karamoko Sidiki, épousa à Samatikya (Côte d'Ivoire) la nommée Fanta, qui devait donner le jour à Mohamed Chérif surnommé Fanta-Mady (Mamadi, fils de Fanta) dont la sainteté se révéla vers 1922.
Alors, il eut une grande influence maraboutique qui lui attira, des pays voisins, des étudiants et de nombreux visiteurs. Ceux-ci lui portaient beaucoup de présents: chevaux, argent, or, tapisseries, habits, etc... qu'il distribuait aussitôt dans son entourage.
C'était un homme vertueux, charitable, aimant son prochain. Dans ses prières, il bénissait toujours la France qu'il a toujours considérée comme la meilleure des nations. A sa mort il fut inhumé dans la case où il se recueillait chaque jour.

Sa concession, sur laquelle débouche la rue de la Mosquée du côté Sud, se reconnaît par un portail monumental du style oriental.
Ses enfants se sont groupés autour de leur frère aîné El Hadj Sidiki Chérif et se consacrent à l'islamisme.
Sa succession spirituelle n'est pas encore assurée. D'après les anciens, la ville de Kankan abritera toujours simultanément deux saints :
l'un, qui présentera les signes extérieurs de la Sainteté

l'autre restant caché, conformément à cet adage malinké : « Une montagne ne se voit pas derrière l'autre ». Ces Saints peuvent être de familles autres que celles de leurs prédécesseurs. Quelque temps après la mort du premier, le second doit nécessairement se manifester. C'est ce qui est actuellement attendu à Kankan.

Le Cheick Mohamed Chérif a emporté un regret: celui de n'avoir pu achever la reconstruction de la Mosquée.
Tous les fidèles, tous les Amis de l'Islam et tous les admirateurs du Chérif se doivent de contribuer à l'achèvement de cette Mosquée qui, au point de vue de l'architecture et à cause de ses dimensions, n'aurait pas sa pareille en Afrique Noire.

Source : Framoi Bérété
Kankan, centre commercial et capitale de l'Islam noir
Président de l'Assemblée Territoriale de la Guinée Française
Cahiers Charles de Foucauld. 1956.


SankaDabo

Partager sur :  Partager sur Digg  Partager sur Blogmarks  Partager sur Facebook  Partager sur Twitter  Partager sur Scoopeo   Lu : 313 fois