"LE SEUL IDEAL QUE PUISSE SE PROPOSER LA RAISON HUMAINE EST D'AMELIORER CE QUI EXISTE, OR C'EST DE LA REALITE EXISTANTE QU'ON PEUT APPRENDRE LES AMELIORATIONS QU'ELLE RECLAME"
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Fonds vautours : Interview avec Kibarou.com
Kibarou.com : Universitaire, vous êtes professeur d’économie monétaire et spécialiste des questions économiques. Dernièrement, vous avez animé avec un certain brio, des débats à la RTG (radio et télévision) suivie d’une conférence culturelle dans le cadre des activités de L’ACTOG à Paris centré sur les « fonds vautour ». Monsieur Dabo, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs, ce que c’est un fonds vautour ?
Sanoussy Dabo : En partant de leur origine, on les appelle en anglais « Vulture fonds ». Ce sont des prédateurs d’entreprises au bord de la faillite ou des pays endettés, ayant des grosses difficultés économiques et financières, mais potentiellement riches. Fonds d’investissements spéculatifs de tout nouveau genre, ils sont sur le marché de la dette décotée où existe le taux de rendement de plus de 10% au dessus de l’emprunt d’Etat, rémunérant ainsi le risque élevé qui lui est assorti. Racheter à bas prix la dette des pays pauvres et les attaquer ensuite en justice pour les obliger à rembourser : telle est la dévise des fonds vautour sans scrupule, appelés aussi des fonds charognard.
Kibarou.com : Quelle est l’origine des fonds vautour ?
Sanoussy Dabo : Ils sont d’origine anglo xasonne, apparus aux USA et en Angleterre depuis une quinzaine d’années. Leur bonne ou mauvaise renommée (selon) internationale remonte à la faillite retentissante du géant de l’énergie –Enron-, une des plus grosses sociétés par sa capitalisation boursière et de l’opérateur de télécommunications –WORLDCOM- au début des années 2000. Légalement installés dans les pays occidentaux où ils s’accommodent aux règles de l’économie de marché néo libéral, mais aussi et surtout, ils sont en grande partie domiciliés dans les paradis fiscaux, les paradis bancaires et judiciaires où la législation locale ferme les yeux sur leurs activités camouflées derrière les sociétés-écrancs. Souvent, créés pour le besoin de la cause, ils disparaissent aussitôt une fois le but atteint par le rachat de la dette ou par le blanchiment de l’argent sale, mal acquis.
Kibarou.com : Quelles sont les activités des fonds vautours et comment se nourrissent-ils ?
Sanoussy Dabo : Leurs activités sont purement spéculatives développant une stratégie spécifique. En achetant les obligations d’une société dans un premier temps sur le marché de la dette décotée, ils feront prévaloir leurs droits devant les autres créanciers lors de la négociation pour la restructuration de l’entreprise en ne visant que la revalorisation de leurs créances d’une part ou les convertir en fonds propres d’autre part. A défaut, ils procéderont à la vente de la société par compartiment afin de récupérer cinq à dix fois plus leur mise de départ. Il en va de même pour des pays ciblés par les fonds vautour.
Kibarou.com : Quel est le principal objectif visé par les fonds vautour ?
Sanoussy Dabo : L’objectif principal est de tirer le maximum de plus value par des moyens respectant très peu l’orthodoxie financière, la bonne règle en matière de créances, faisant fi de la morale, des conditions financières difficiles des sociétés au bord de la faillite ou des pays pauvres très endettés. Plus leur proie est facile à avaler avec l’espoir qu’ils en prendront totalement possession, plus leur appétit est grand et ils deviennent insatiables ; peu importe les conséquences néfastes qui découleront de leur acte. Bref, ils prospèrent sur le malheur des autres.
Kibarou.com : Pouvez-nous citer quelques noms de fonds vautour ?
Sanoussy Dabo : Leurs noms justifient leur origine anglo saxonne, car, pour le moment, il n‘existe pas de noms latins. Ils ont pour noms : cerburus management, strategic value partners, oaktree capital management. Trafalgar asset managers, donagel international, kensington international, elliot partners, elliot associates LP, soros fund management. Il faut souligner qu’ils sont une quarantaine actuellement connus, mais, bien d’autres agissant sous couvert de l’anonymat et à visage caché et qui sont difficiles à être mis à nu.
Kibarou.com : Des groupes financiers (grands ou petits) peuvent-ils se lancer dans les activités des fonds vautours ?
Kibarou.com : A combien peut-on estimer le chiffre d’affaires des entreprises exerçant l’activité des fonds vautour ?
Sanoussy Dabo : L’encours gbobal de la dette bilatérale et multilatérale des pays endettés avoisine 3000 milliards de dollars, laquelle dette reste dans la ligne de mire des fonds vautours. L’an passé, 40 fonds vautours ont réclamé 1,5 milliards de dollars à 11 pays. Et vraisemblablement, ils obtiendront gain de cause devant les tribunaux judiciaires anglo saxon. Sans compter ENRON et WORLD COM aux USA, Eurotunnel (9 milliards d’euros de dette) et Eurodisney sont tombés dans les filets des fonds vautour quant à leur dette bancaire ; ils sont porteurs en France d’Océanes (obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles ou existantes). Il y va de même dans bon nombre de pays occidentaux. The subprime (Crédit immobilier à risque) en Août passé aux USA avec son rejaillissement sur les bourses de la planète fut une aubaine pour les fonds vautours qui brassent des dizaines de milliards de dollars.
Kibarou.com : Quels sont les procédés de rachat des dettes bilatérale et multilatérale des pays pauvres par les fonds vautour ?
Kibarou.com : Généralement et pourquoi, seuls les tribunaux relevant des pays anglo-saxons donnent gain de cause aux plaintes déposées par les fonds vautour ?
Sanoussy Dabo : Parce qu’ils tirent leur existence dans le système économique, politique et judiciaire des pays qui les ont engendrés, c'est-à-dire l’économie permissive ultra libérale des pays anglo xason. S’inscrivant dans la logique du fonctionnement normal de l’économie de marché comme le prétendent les défenseurs. Les fonds vautours constituent à leurs yeux, un des composants économiques du système comme toute autre structure financière. Ils servent à rétablir les grands équilibres macro économiques en sauvant de la faillite des sociétés, en obligeant les pays endettés à faire face à leur devoir de paiement de la dette contractée auprès des pays créanciers dont les leurs.
Kibarou.com : Pourquoi et comment les banques, y compris les institutions de Breton Wood, les Etats riches qui prêtent et aux Etats pauvres se laissent-ils influencer par la pression des fonds vautour ?
Sanoussy Dabo : D’abord pour des raisons toutes simples : Récupérer au moins une partie de leurs avoirs s’ils pensent que la cause est perdue à vouloir prétendre récupérer la totalité parce que la société ou le pays endetté n’est pas en mesure de faire face à ses obligations contractuelles. Ensuite, pour des raisons de morale, d’image et d’éthique, les Etats créanciers comme les banques ne peuvent pas réclamer devant les tribunaux contrairement aux fonds vautour qui font de ses tribunaux leur fonds de commerce
Kibarou.com : Pouvez-vous nous citer quelques exemples de pays victimes des fonds vautour ?
Kibarou.com : Y’a-t-il des structures à l’échelle internationale (hommes politiques, ONG, cabinets d’avocat, alter mondialistes) qui luttent contre les pratiques des fonds vautour ?
Kibarou.com : Pour avoir cité en exemple des pays victimes des fonds vautour ayant les mêmes conditions de sous développement que le nôtre, que faut-il faire pour mettre la Guinée à l’abri des activités d’une telle structure ?
Sanoussy Dabo : Je n’ai fait qu’un devoir patriotique comme tout autre guinéen soucieux du devenir de nos pays pauvres qui nous préoccupe tous. Je n’ai nullement pour autant la prétention d’avoir tout dit et bien dit. J’attends des critiques et suggestions afin d’enrichir le débat, chose qui permettra peut être à nos pays pauvres d’échapper à cette nouvelle forme d’escroquerie à l’échelle internationale.
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